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Les poisons, leurs effets et leurs antidotes

Les poisons, leurs effets & leurs antidotes

La présentation et le recensement des poisons sont inspirés d’un cours, lui-même inspiré fortement du site http://emmanuel.curis.online.fr/Policier/poisons.html

Il n’existe pas de Murder Party digne de ce nom sans au moins un meurtre a la clé… Et parmi les innombrables façons de se débarrasser de son prochain, le poison figure en bonne place. Mais quand on veut écrire un scénario, on peut toujours faire appel a un poison exotique et inconnu venu d’une contrée lointaine, ou l’on peut préférer coller a la réalité, et employer l’un des toxiques qui existent réellement. Cette liste est non exhaustive, mais pourra vous servir de base pour imaginer de nombreuses façons de faire passer de vie a trépas l’un de vos joueurs. Soyez prudents, et n’allez pas servir en repas a vos participants des baies tirées de l’if ni du muguet farci a la belladone…  

Arsenic

À tout seigneur, tout honneur : commençons par le plus célèbre des poisons, l’arsenic. Il en existe plusieurs variétés, toutes toxiques, toutes appelées arsenic dans le langage courant. Il est extrêmement célèbre même s’il n’est pratiquement plus utilisé dans la vie réelle depuis de nombreuses années. L’empoisonnement peut être lent, en le mêlant à un médicament, ce qui cause le dépérissement de la victime… Si l’empoisonnement est très progressif, le sujet présentera des douleurs abdominales, des vomissements et de la diarrhée;des crampes et des douleurs musculaires; une faiblesse et des rougeurs de la peau, des éruptions cutanées;un engourdissement, une sensation de brûlure ou des picotements ou des douleurs aux extrémités; un épaississement de la peau des paumes des mains ou de la plante des pieds ; et une détérioration des réponses motrices ou sensitives. Si la dose est très élevée, la victime mourra en quelques heures dans d’atroces souffrances (douleurs abdominales, vomissements et convulsions). L’arsenic n’a ni goût ni odeur.

Cyanure

Isolé dans sa forme acide (HCN) en 1782 par Schelle à partir du bleu de Prusse, d’où son autre nom d’acide prussique, c’est un liquide incolore. Il donne de nombreux sels (cyanures, souvent très toxiques aussi) et complexe facilement les métaux. C’est cette dernière propriété qui explique sa toxicité, car il se lie aux métalloprotéines de la chaîne respiratoire et à l’hémoglobine, entraînant une asphyxie rapide. On le trouve dans la nature, dans certaines amandes (abricot, amande, prune) et certaines feuilles.
Autre grand classique de l’empoisonnement, utilisé sous de nombreuses formes, aussi bien gazeuse (“acide cyanhydrique”, d’usage facilité par sa faible température d’ébullition) que sous forme de sel dissous (cyanure au sens propre). Reconnaissable, après coup, à son odeur d’amande amère, quand il est administré sous forme gazeuse.
Comme il agit très rapidement et qu’il n’en est besoin que de très peu, c’est un moyen de suicide très prisé pour échapper à la torture ou, pour le coupable, afin d’échapper au châtiment. La mort se fait par arrêt cardiaque quasi-immédiat.

Oxydes de carbone

Le monoxyde de carbone est extrêmement toxique; le dioxyde (anhydride carbonique, ou simplement gaz carbonique) est simplement asphyxiant, mais particulièrement traître car, incolore, inodore, plus lourd que l’air, si l’on tombe dedans on n’a aucune chance d’en réchapper (c’est d’ailleurs une source d’accidents fréquents lors du travail dans des puits ou des cuves de fermentation).
Produit in situ par une réaction chimique simple mais astucieuse (déshydratation de l’acide formique par l’acide sulfurique), le monoxyde de carbone est bien plus dangereux.

Phosphore

Le phosphore pur est toxique, bien que ce soit un élément indispensable à la vie (l’ADN en contient énormément, sous forme de phosphate).
Ses propriétés phosphorescentes permettent à Hercule Poirot de diagnostiquer un empoisonnement par ce composé, à partir d’un récit d’une séance de spiritisme inattendue, dans Témoin muet (Agatha CHRISTIE). Il provoque vomissements, diarrhées sanglantes, puis la mort en quelques minutes a quelques heures.

Radio-activité

Bien qu’il ne s’agisse pas d’empoisonnement au sens purement chimique du terme, il est également possible de tuer avec des produits radioactifs (principe de la bombe “sale”), comme le polonium 210 par exemple. Ces produits sont très difficiles à se procurer.  

Aconitine

Extrait des aconits, une famille de fleurs plutôt jolies mais assez toxiques. C’es un poison foudroyant et on en reconnaît les effets aux taches violettes qui apparaissent sur le corps et la langue. Il donne la mort en 15-20 minutes, dans de douloureuses convulsions et des vomissements incoercibles.

Cicutine

Principal alcaloïde de la grande ciguë, une des plantes toxiques les plus célèbres depuis le “suicide” de Socrate. Il a un goût amer qui ne passe pas inaperçu . Il est utilisé comme antispasmodique, anticonvulsif et analgésique, mais sa forte toxicité en limite l’emploi. Il donne également vomissements, diarrhées et convulsions.

Nicotine

Alcaloïde du tabac, extrêmement toxique, très amer. Il peut être utilisé par injection ou mêlé a un liquide. Il donne vomissements, convulsion puis coma.

Strychnine

Alcaloïde végétal très toxique, mais repérable par son amertume. Elle provoque la mort rapidement par arrêt respiratoire et se repère par les violentes contractures musculaires qu’elle provoque.

Convallarine, convallamarine et convallatoxine

Ce sont les principaux toxiques du muguet. Cette jolie fleur du mois de mai est en effet un poison peu connu, mais néanmoins efficace. Même l’eau d’un vase contenant du muguet est potentiellement dangereuse, en particulier pour les enfants. Sa toxicité est due à un savant mélange d’hétérosides, de saponosides et de flavonoïdes. La victime meurt d’arythmies.

Digitaline

Comme son nom l’indique, extraite de la digitale, fleur connue pour sa toxicité. Ce composé agit sur le cœur, et provoque des arythmies mortelles, quelques minutes a quelques heures après l’ingestion.  

Médicaments détournés

Les médicaments agissent toujours en bloquant ou détournant une action vitale, soit de l’organisme lui-même, soit de l’intrus (bactérie, virus…). Aussi, employé à trop forte dose ou chez quelqu’un qui n’en a pas besoin ou, pire, qui présente les symptômes contraires de ceux pour lesquels il est prescrit, cela peut donner un poison très efficace.

Adrénaline

En mélange avec la procaïne, elle est utilisée en art dentaire pour réaliser des anesthésies locales, ou en médecine, pour augmenter la tension artérielle. Mais à trop forte dose intra-veineuse, elle agit sur le cœur jusqu’à provoquer la mort.

Chloral

Nom du courant du trichloroéthanal (CCl3COH), liquide dense d’odeur irritante et d’effet hypnotique et narcotique de par sa décomposition facile en chloroforme et en acide formique. Sa toxicité l’a fait abandonner en usage médical.

Trinitrine

Médicament utilisé contre certaines affections du cœur. A trop forte dose, il donne de l’hypotension et peut provoquer la mort (utilisé en spray buccal, en comprimé ou en injection).  

Gaz

Le gaz (de ville ou en bouteille) est composé des plus simples composés organiques : méthane, propane, butane. Ils ne sont pas toxiques par eux-mêmes, mais conduisent à l’asphyxie.
On peut alors facilement maquiller le crime en suicide, en endormant d’abord la victime avant de la placer près d’un radiateur ou d’un four à gaz.

Champignons mortels

Un article complet est consacré aux champignons mortels. Cliquez ici pour consulter cet article.  

Thallium

Poison assez rare. Le thallium est un métal, qui possède une toxicité voisine de celle du plomb. On l’utilise dans la mort-aux-rats. Il fait tomber les cheveux et donne des engourdissements des membres, avant de provoquer la mort, quelques jours ou semaines plus tard.

Poisons végétaux

Les végétaux sont une source inépuisable de molécules azotées, les alcaloïdes, aux effets sur l’homme assez peu plaisants. On peut d’ailleurs inclure dans cette catégorie la majorité des drogues naturelles.

Atropine

Alcaloïde extrait de la belladone, l’une des plantes les plus toxiques en Europe, avec de très appétissantes baies noires. On l’utilise pour dilater les pupilles (c’était même un produit de beauté féminin, autrefois).
C’est la plante entière, ou ses baies d’un noir appétissant, que l’on peut utiliser pour un empoisonnement. Elle donne une sécheresse de la bouche, des yeux dilatés, de la confusion, puis la mort en moins de 2h.

Gelséminine

Principe actif du jasmin jaune, avec la gelsémine. Ces alcaloïdes agissent comme dépresseurs du système nerveux central, provoquant des vertiges, puis une perte du tonus musculaire entraînant la mort par paralysie du système respiratoire.

Scopolamine

Alcaloïde souvent extrait du datura, mais que l’on trouve aussi dans la belladone et dans le jusquiame noir. Elle est utilisée en pharmacie, dans le traitement de la maladie de Parkinson et contre le mal des transports, mais a des effets sur la mémoire.
Ses effets sur la mémoire et le comportement la font utiliser comme drogue pour provoquer des hallucinations. À dose plus forte, elle devient un poison qui provoque agitation, bouche sèche puis coma.

Taxine

C’est le nom générique d’un ensemble d’alcaloïdes, de structures voisines, qui sont à l’origine de la toxicité de l’if (l’arbre). Il donne convulsions et coma, puis arrêt respiratoire.

Curare

Causant une paralysie musculaire entraînant rapidement la mort, il est extrait de lianes poussant en Amazonie. Les Indiens en enduisaient les pointes de leurs flèches. Le nom regroupe en fait toute une famille de composés qui agit au niveau des synapses musculaires en imitant l’action de l’acétylcholine – certains pouvant être d’origine animale. La victime meurt d’arrêt respiratoire, les muscles paralysés, mais en étant consciente jusqu’à la fin, sans pouvoir parler…

Poisons animaux

Bien que plus rares, il sont parfois utilisés tout de même. La source essentielle sont les serpents venimeux (cobra, boomslang, mamba), dont la grande variété d’espèces et la répartition sur tous les continents permet des crimes depuis l’Antiquité (et le fait que ce soit un animal facilite souvent l’inoculation du poison…). Mais on peut utiliser également le fugu (c’est le nom d’un poisson japonais, dont le foie et les ovaires sont très toxiques).  

Barbituriques

Nom générique de somnifères très prisés dans le passé pour les suicides, réels ou simulés. Il ne sont pratiquement plus utilisés depuis 20 ans.

Chloroforme

Le plus célèbre anesthésique, utilisé pour endormir la victime, définitivement parfois. C’est un liquide dense d’odeur aromatique et de saveur sucrée. Il a été utilisé jusqu’en 1940 pour l’anesthésie générale, avant d’être abandonné en raison de sa toxicité. Formule : CHCl3. Informations sur la Wikipedia au sujet du chloroforme.

Autres poisons organiques

Plaçons ici tous ces composés organiques (ou à la frontière entre l’organique et le minéral) qui ne sont pas nécessairement issus de végétaux ou d’animaux, ni ne présentent un rôle thérapeutique notable.

Autres produits chimiques

Si la plupart du temps les produits chimiques servent à empoisonner son prochain dans une Murder Party, on peut parfois leur trouver un emploi différent :

Nitrate de potassium : un papier imprégné de cette substance brûle immédiatement sans laisser de cendre. Truc utilisé dans les spectacles de magie. Ne pas essayer de le faire sans l’aide un professionnel.

Vitriol (acide sulfurique) : ce n’est pas réellement un poison, mais il est souvent utilisé pour défigurer les gens, du fait de sa très forte acidité et de son affinité pour l’eau.  

Antidotes

Il y a malheureusement bien peu d’antidotes réellement efficaces. Voici, tirée de la banque de données Paracelse® sur les différents toxiques, une liste des poisons ayant un antidote disponible :

Intoxication par …. Antidotes
Acide fluorhydrique, fluorures
Acide oxalique, oxalates
calcium
Aluminiumdéféroxamine (Desféral®)
Amanite phalloïdesilymarine (Légalon®)
Anti-arythmiquesPPSB
vitamine K1
Antidépresseur tricycliqueslactate molaire magnésium
Arsenic dimercaprol (BAL®)
D-pénicillamine (Trolovol®)
Baryum (sels)sulfate de magnésium
Bêta-bloquantspropranolol (Avlocardyl®)
Benzodiazéphinesflumazénil (Anexate®)
Bromureschlorure de sodium
Carbamates (insecticides)atropine
Chloroquine diazépam (Valium®)
adrénaline
Cuivre D-pénicillamine (Trolovol®)
Cyanures et dérivéshydroxocobalamine
oxygène
EDTA dicobaltique (Kélocyanor®)
(nitrites méthémoglobinisants)
Digitaliques Digidot®
Ethylène-glycoléthanol (Curéthyl A®)
4-méthyl-pyrazole
Ferdéféroxamine (Desféral®)
Gyromitre Digidot®
Héparinesulfate de protamine (Protamine Choay, Fournier®)
chlorhydrate de protamine (Protamine Roche®)
Insuline glucose
glucagon (Glucagon Novo®)
Isoniazide, zipéprol et dérivés de l’hydrazinepyridoxine = vitamine B6 (Bécilan®)
MercureDMSA (Succicaptal®)
dimercaprol (BAL®)
D-pénicillamine (Trolovol®)
Méthanoléthanol (Curéthyl A®)
folinate de calcium
4-méthyl-pyrazole
Méthémoglobinisantsbleu de méthylène
acide ascorbique (vitamine C)
Méthorexatefolinate de calcium
Neuroleptiques (dyskinésie aiguë) tropatépine (Lepticur®)
Neuroleptiques (syndrome malin)dantrolène (Dantrium®)
Nitrate d’argentchlorure de sodium
Opiacénaloxone (Narcan®, Nalone®)
Or dimercaprol (BAL®)
Organophosphorésatropine
pralidoxime (Contrathion®)
Oxyde de carboneoxygène
ParacétamolN-acétylcystéine (Fluimucil 5 g/25 ml®)
Paraquatcharbon activé
(terre à Foulon ou bentonite)
Parasympathomimétiquesatropine
Permanganate de potassiumhyposulfite de sodium (Hyposulfène®)
PlombDMSA (Succicaptal®)
EDTA (Calcitétracémate disodique l’Arguenon®)
D-pénicillamine (Trolovol®)
Pyriméthamine (Fansidar)folinate de calcium
Sulfamides hypoglycémiantsglucose
Tétrachlorure de carboneN-acétylcystéine (Fluimucil 5 g/25 ml®)
Thalliumferrihexacyanoferrate de potassium
Théophyllinepropranolol (Avlocardyl®)
Thyroxine propranolol (Avlocardyl®)
Trichlor éthylène propranolol (Avlocardyl®)
Triméthoprimefolinate de calcium
Vacornicotinamide (Nicobion®)

Paracelse : Copyright©1995 (France).
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